Huit étudiants de l'école de finance IHECF Rennes ont choisi de transformer un simple projet de cours en une véritable action solidaire. Direction le Togo, pour vivre douze jours d’engagement, de rencontres et d’émotions fortes. Voici leur histoire.
Un projet qui commence comme un simple devoir… et qui devient réel
Ce voyage, rien ne laissait penser qu’il verrait le jour. À l’origine, il sort tout droit d’un cours de MBA Finance à IHECF : un exercice comme on en fait souvent dans une école de finance, où l’on nous demande d’imaginer un projet de voyage solidaire pour les étudiants d'IHECF Rennes.
Un plan sur le papier, quelques chiffres, des idées… et puis une petite phrase, lancée presque comme une blague : « Et si on le faisait vraiment ? » C’est à partir de là que tout s’est emballé. Il a fallu chercher une association, comprendre ce dont elle avait besoin, poser un vrai budget, convaincre des partenaires.
Après plusieurs échanges, Un Espoir Un Sourire nous a ouvert ses portes avec une chaleur incroyable. L’association est présente à Lomé mais aussi à Saint-Brieuc, ce qui a facilité les contacts. Et grâce à nos compétences acquises dans une école de finance, nous avons pu mettre en place une structure solide, capable même d’émettre des reçus fiscaux pour les sponsors.
Pour financer le départ, nous avons multiplié les petites actions : ventes de gâteaux, chocolats, parfums, cagnotte en ligne, collecte de fournitures scolaires. "L’école nous a soutenus tout du long."
L’arrivée au Togo : une boule au ventre… puis un grand sourire
"Le jour J, nous étions huit. Huit étudiants, motivés mais un peu anxieux. Quand l’avion a atterri, on ne savait pas trop à quoi s’attendre : le climat, l’accueil, la vie sur place… Et en quelques heures, nos doutes se sont évanouis. Les Togolais ont cette manière de vous sourire comme si vous étiez déjà un ami."
Les bénévoles : Khadim, Victor, Malik, Shérif, Kalifa et Carlos, nous ont entourés immédiatement. Impossible de ne pas se sentir bien avec eux. Le décor aussi nous a bousculés : routes en terre, voitures qui ont survécu à mille vies, maisons simples où tout respire l’essentiel. Mais les habitants dégagent une joie tellement pure que cela remet beaucoup de choses en perspective.
Nous étions logés à Tsévié, une trentaine de kilomètres de Lomé. Deux chambres pour nous, une salle de bain très rudimentaire (oui, l’eau froide, on s’y fait !), une cuisine extérieure. On se répartissait les tâches : cuisine, vaisselle, ménage. Cette organisation a créé un vrai lien entre nous. Les soirées étaient magiques : musiques locales, discussions interminables, repas préparés avec amour, danses qui finissaient en fou rire.
Le week-end, nous sommes partis à Togoville, ville chargée d’histoire, notamment avec ses traces de la période esclavagiste. C’était dur, mais nécessaire.
Le cœur du séjour : les enfants
Ce qui nous a touchés le plus, ce sont les enfants. Leur curiosité, leur énergie, leur façon de nous appeler “Yovos” en riant… tout cela crée une connexion immédiate. Tous les matins, nous donnions des cours de français et de mathématiques à des classes de 50 à 100 élèves.
C’était intense. Très intense. Il fallait capter l’attention, répéter, expliquer autrement. Les niveaux étaient très variés : certains élèves arrivaient au CE1 sans savoir écrire leur prénom. Et pourtant… quelle envie d’apprendre ! Le matériel manquait : cahiers usés, crayons minuscules, livres quasi inexistants.
Malgré cela, la motivation était immense. Entre deux exercices, on chantait, on dansait, on jouait. Les enfants adoraient ça, et nous aussi. Leur générosité nous a bouleversés : certains venaient nous offrir une petite glace ou un bonbon acheté à la récréation. Quand on connaît le prix que cela représente pour eux, on ne l’oublie jamais.
Deux après-midi par semaine, place aux activités : foot, balle au prisonnier, 1-2-3 soleil, jeux d’équipe. Des moments simples, mais d’une richesse incroyable.
Un dernier jour rempli d’émotion
Avant de repartir, nous avons distribué toutes les fournitures scolaires collectées en France. Cahiers, crayons, stylos, stickers… Rien d’extraordinaire pour nous, mais leurs yeux brillaient comme si on venait de leur offrir un trésor.
C’est sans doute la scène qui restera le plus longtemps gravée dans nos mémoires. La gratitude, les câlins spontanés, les sourires… C’est à ce moment-là qu’on mesure l’importance d’un geste simple.
Une expérience qui dépasse l’école et qui marque une vie
Revenir en France a été étrange. On est revenus différents, plus conscients, plus ancrés. On a aussi réalisé à quel point une école de finance comme IHECF Rennes peut jouer un rôle dans des projets humains, bien loin des chiffres et des tableaux Excel.
Parce qu’une école de finance, ce n’est pas seulement former des experts : c’est aussi transmettre des valeurs, encourager des initiatives et donner les moyens d’agir. Ce voyage nous a appris l’humilité, la solidarité et l’importance de s’ouvrir aux autres.
Et si demain un autre groupe d’étudiants souhaite repartir, on espère qu’il vivra une expérience aussi forte que la nôtre.